Marion Schaeffer
Diplômée en 2020 de l’ESAD Saint-Etienne, je travaille principalement la sculpture. Mes
recherches sont motivées par la thématique du membre fantôme.
Ma réflexion s’articule autour de la gêne créée par l’absence de ce qui n’est pas là, ce qui
n’est plus là, ce qui devrait être là. Je travaille avec le volume, avec le préhensible.
Mon processus de travail commence toujours par une forme, un objet, un geste, un lieu
issu de ma réalité quotidienne que je choisis de ramener à l’atelier. Mes sculptures sont
tantôt des objets récupérés transformés en images du réel, tantôt des objets hybrides.
Les produits manufacturés que j’utilise tels que la chaise, la chaussure ou le casque, sont
maltraités, bétonnés. Je les enferme alors dans leur propre vide, changeant la manière de
les appréhender, je leur ôte ainsi toute fonctionnalité. Certaines de mes sculptures telles
que les tartines ou bien la serviette en plâtre sont quant à elles des reproductions
déformées d’objets existants. Ces pièces renvoient à des instants concrets, des moments
d’immédiateté, des gestes banals et mécaniques. Je tente de convoquer ces instants, de
les mélanger entre eux en recréant des formes, des éléments architecturaux. En modulant
ces objets reproduits dans des matières plus dures ou plus molles, je cherche à mettre en
avant l’absurdité de ces choses finalement absentes.
Mon travail est une accumulation d’expériences. Les objets que je choisis d’utiliser sont
élevés au rang de sculpture, servant à convoquer le réel qui intervient comme une
présence flot